dimanche 24 juillet 2022

Multiplier ses plantes ! Pourquoi ? Comment ? Quand ? Dans quoi ?

Ces derniers jours, j'ai eu quelques visites d'amis au jardin qui m'ont comblée de joie. Bien que mon jardin ne soit pas encore suffisamment développé à mon goût, j'ai eu de jolis compliments. Mais ce que je retiens le plus lors de ces rencontres, c'est l'envie de partager et d'apprendre de certains. 

Je me rends compte qu'il est primordial de partager nos réussites au jardin pour qu'un maximum d'amateurs puissent à leur tour être contaminés par le virus du jardinage. Quand je parle de réussite, c'est surtout la multiplication de nos plantes que je souhaite ici mettre en avant.

Un beau jardin pour moi ce n'est pas une course à celui qui aura la plante la plus tendance, la plus originale ou la plus rare (même si la rareté attire comme un aimant les férus de jardinage). Tout un chacun peut créer un magnifique tableau chez lui et aller de découvertes en surprises s'il a accès aux bonnes informations. Tout est question d'apprentissage et d'envie d'apprendre bien évidemment.

Je suis une fervente défenseuse de mes amis pépiniéristes et là je pense aux vrais pépiniéristes ceux qui hybrident, sèment et élèvent leurs plantes chez eux et non aux gros revendeur (marchés et grandes surfaces) qui vendent parfois des plantes à "obsolescence programmée" à grands renforts de produits chimiques, ces produits qui après se retrouvent dans nos sols même si certains essaient de limiter l'usage de produits phyto-sanitaires. Pas étonnant alors que certains jardiniers en herbe se découragent et jettent l'éponge au profit d'un espace minéral et minimaliste sans vie et qui (soit dit en passant) devient une fournaise en cas de canicule.


Je ne manque jamais de nommer ou d'envoyer mes connaissances chez ces vrais producteurs de plantes qui sont de véritables personnes ressources.

MAIS ! Et je l'écris en majuscules, je pense qu'apprendre à multiplier ses propres plantes est une des choses les plus importantes pour réussir son jardin. Que ce soit pour les légumes ou les fleurs, le combat est le même. L'autonomie dans tous les sens du terme. D'ailleurs c'est un pépiniériste lui-même qui m'a refilé le virus en premier, en donnant des formations à l'époque sur la multiplication des plantes et qui m'a appris les bases pour réussir au jardin. Merci Frédéric !

 

Créer un massif de fleur coûte cher surtout si on doit tout acheter. Quand j'entends dans les émissions de jardinage, il faut planter 5 ou 7 sujets identiques pour donner un bel effet de masse . . . Ben oui, je suis d'accord sur le principe du coté esthétique mais mon budget ne le permet pas, désolée ! Je dois faire autrement et être patiente ! C'est la première vertu du jardinier, la patience !

Jamais je n'achète plusieurs fois la même plante (sauf exception) surtout si je ne suis pas certaine qu'elle va se plaire dans mon sol ni sous mon climat.

Quand je choisis une plante, que ce soit un coup de cœur ou un achat réfléchi, je la teste au jardin et je vérifie son comportement sur l'année. Si elle ne se plait pas, je la déplace ou je cherche la raison de son manque de vigueur. Internet est une mine d'information qu'il faut savoir utiliser à bon escient et c'est pourquoi noter le nom de ses plantes est très important. 

Dès que je vois que la plante se plait à un endroit, je me renseigne sur son mode de multiplication. Là encore, le Web est une source infinie d'informations en tout genre. Bouture, division ou semis, rien ne doit vous faire peur : il suffit juste d'essayer ! Si l'échec est au rendez-vous, et ça m'arrive régulièrement,  j'essaie de comprendre mon erreur et je recommence l'année suivante. 

Alors oui, il me faut parfois 4 ou 5 ans avant d'avoir le bel effet de masse souhaité et que j'aurais eu dès la première année si j'avais tout acheté en masse. Mais finalement, j'ai pris beaucoup plus de plaisir à multiplier mes plantes et à les voir grandir et se développer et on ressent un bonheur et une satisfaction personnelle indescriptible. Et je vous assure que ça fait autant de bien au moral qu'au portefeuille. 


OUI MAIS ? Comment ?

Par semis : 

1 - Récolter ses graines ! Ben oui c'est gratuit et cela vous permettra de multiplier massivement vos plantes préférées ou celles de vos amies. Attention aux jolies surprises ! Certains bébés ne ressembleront pas à leurs parents, c'est tout l'intérêt du semis en plus du volume de plantes que vous pouvez obtenir. J'en parle longuement dans cet ancien article  : Récolter ses graines

2 - Semer ! Il y a mille manières de semer, il faut juste que vous trouviez celle qui correspond à votre manière de jardiner. Le jardinier philosophe saupoudra les semences dans un coin de son jardin et laissera faire la nature, le méticuleux sèmera dans sa serre avec "maitrise et savoir" et avec l'aide de matériaux qui peuvent parfois être couteux (rien que la serre déjà est un fameux budget).  

Un coin à l'ombre et abrité de la pluie suffira

Je pense être entre les deux, un peu de maitrise avec un coté scientifico-expérimental mais en essayant de me faciliter la vie au maximum. Je note tout, je photographie pour me souvenir, je tente, je rate, je réessaie encore et encore ! Ça me prend un temps de fou pour collecter et rassembler mes expériences mais le jeu en vaut la chandelle et il est important pour moi de partager tout cela avec vous. J'en ai longuement parlé dans cet article Semer ses plantes c'est possible. Une astuce : n'hésitez pas à copier la nature, elle sait comment faire !

3 - Ça y est vous avez vos premières réussites vos petits raviers débordent de jeunes plantules et vous êtes débordés ? Pas de panique, il y a quelques trucs pour se faciliter la vie : Repiquage et si on se facilitait la vie

Conseil : Commencez par des plantes simples qui résistent à vos hivers et aux printemps frileux. Des courageuses qui aiment votre jardin et qui vous donnent tant de plaisir. Commencez par celles-là et le succès sera au rendez-vous. Saviez-vous que le phlox paniculata est hyper facile à réussir en semis ? Et en plus vous aurez des couleurs totalement inédites !  

 

Par boutures :  

Si les conseils de semis de plantes ornementales ne sont pas toujours simples à trouver sur le net (sauf pour les légumes) les techniques de multiplication par bouture sont beaucoup plus représentées sur la toile. Peut-être parce que c'est la seule manière d'être certain de conserver les caractéristiques de la plante choisie. En cherchant un peu vous trouverez de nombreuses infos sur le sujet.

 

Reproduire votre plante par bouture vous donnera moins de sujets qu'en utilisant le semis mais ils seront identiques en tous points à la plante de départ. C'est le but de l'effet de masse. 
Je me suis amusée à faire des boutures de beaucoup de choses et c'est assez simple finalement. Encore une fois, chaque plante a sa méthode de bouturage. A vous de chercher la bonne méthode en fonction de la plante à multiplier, et toujours en fonction de l'espace et du temps que vous avez à y consacrer.  
 

Par division :

La technique la plus facile mais qui demande de la patience. En effet, la division se pratique sur une plante qui a déjà plusieurs années au jardin, mais elle est la plus gratifiante puisque très rapidement vous aurez des plantes en pleine forme. Il m'est déjà arrivé d'acheter une plante dans un gros container (un peu plus chère oui) et de la diviser directement avant de la placer au jardin : au final 5 pour le prix d'une ! Ça vaut la peine non ? Et cela permet des échanges entre jardiniers car le jardin est et avant tout un lieu de partage. Attention que certaines plantes supportent mal la division, renseignez-vous bien. 


Quand ?

Ça c'est le grand dilemme. Il faut faire des choix. Perso je préfère 2h dans le jardin plutôt que regarder un mauvais film à la télé ou perdre mon temps avec un jeu stupide sur le GSM. Et ne parlons pas du bouffe-temps que sont les réseaux sociaux. Tout est une question de choix et d'opportunité. Maintenant, je serais une femme seule avec 5 enfants à charge et travaillant à temps complet . . . la donne serait bien différente et le discours aussi ! Mais je ne veux pas non plus être esclave de mon jardin, je le laisse de coté de temps en temps. 

LE SUBSTRAT !

Je termine cet article par un point qui me tient de plus en plus à cœur. On le sait tous la planète va mal et la surconsommation des ressources naturelles est une problématique qui m'inquiète. 

Alors je fais ma part du colibri. Une amie Sylvie Fontaine (véritable drapeau rouge en ce domaine) milite ardemment contre l'utilisation du terreau à tout va ! Je la rejoins à présent après quelques temps à tester l'aventure. Vous trouverez dans son blog des tas d'informations sur les semis, les boutures et l'utilisation de la terre de jardin pour multiplier ses plantes.

Ben oui, se passer de terreau est possible ! Même pour les semis, les boutures ou les divisions.

Depuis 3 ans, je me passe de terreau (sauf quelques rares exceptions)

Je récolte au jardin (souvent au potager, un peu avant d'ajouter mon compost) de la terre. Chez moi elle n'est pas hyper bonne mais ça marche quand même. Ensuite je la tamise dans un seau.

 

Je prélève aussi du compost que je tamise également. Je le mélange à ma terre tamisée afin d'enrichir un peu cette dernière. Si vous avez une bonne terre, ce n'est peut-être pas nécessaire. 

 

 

Dernière étape, j'ajoute du sable. 

Pas toujours, cela dépend de la plante que je vais semer.

Plus une plante aime les conditions drainées, plus j'ajoute du sable ou du gravier fin. Si elle aime les sols riches, je n'ajoute que du compost. A vous de faire vos expériences et d'adapter votre substrat à vos projets de plantations au jardin. Dites-vous bien que la plante aura moins de problèmes lors du repiquage si elle a déjà les pieds dans votre sol depuis le tout début de sa vie.

 

 

Je remplis alors mes raviers ou mini-mottes et je laisse faire la nature. Je surveille l'arrosage et je le fais toujours par dessous. Un peu d'eau dans le fond du bac et laisser les pots absorber. Jamais d'arrosage par le dessus. 

Les résultats sont là ! Faut juste "épiler" régulièrement les indésirables. Si vous avez du mal à reconnaitre le bon grain de l'ivraie, semez dans un pot rempli au 3/4 de terre et le dernier quart de terreau. Ainsi les jeunes semis seront plus facile à repérer mais vous ferez quand même une économie de terreau. C'est l'exception dont je parlais plus haut. Quand j'ignore à quoi doit ressembler le semis, je sème dans une fine couche de terreau mais sur un lit de terre de jardin ! (Merci Fred Stutz pour l'idée)



Avant et après épilation !


PS pour les inconditionnels du terreau : Même les dahlias je les force à l'intérieur dans la terre de jardin . . . et ça marche très bien. 

 

Pour le terreau . . . je n'oblige personne, mais je conscientise et je tente de convaincre ! 

Parfois, il n'est pas possible de s'en passer, j'en ai bien conscience mais ceux qui peuvent... Essayez, vous verrez ça fonctionne ! 

 

 

Amicalement 

 

Pascale

 
Retrouvez d'autres astuces sur le blog 

 



 

11 commentaires:

  1. Coucou Pascale. Merci de partager tes connaissances et tes expériences. Bisous

    RépondreSupprimer
  2. Pascale ,
    Super contente de te retrouver avec tes deux billets !
    Moi non plus je n'achète jamais plus d'une plante à la fois ,je teste d'abord et je multiplie à tout va en bouturant et en divisant .
    Le jardin de ma fille est constitué principalement de boutures et de divisions des plantes de mon jardin (vivaces ,arbustes et rosiers ). Bien sur elle a acheté aussi des arbustes que je n'avais pas (je les bouture pour moi !)mais elle me disait l'autre jour qu'elle n'achète jamais de vivaces puisque tout vient de chez moi !
    J'ai fait aussi beaucoup de boutures de plantes d 'interrieur pour ses amies et collègues qui les trouve souvent hors de prix .
    En revanche je fais très peu de semis ,souvent je rate tout en mettant en terre !
    Pour le terreau j'ai carrément honte ! j'en consomme beaucoup pour mes plantes de terrasse
    qui sont nombreuses ...mais à ma décharge je ne sais pas où prendre la terre ,mon jardin étant petit et super rempli !
    Je te souhaite une bonne journée Pascale et merci pour toutes ces informations .
    Dominique

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non pas de honte, svp ! Juste que si on a la possibilité, on peut essayer. Bises Dominique

      Supprimer
  3. Bonjour Pascale
    Encore une mine d'informations et de conseils précieux pour une jardinière novice comme moi.
    Tout comme toi je plante une même variété à plusieurs endroits et je la garderai là où elle se plait le mieux.
    Ma "collection" est très réduite pour l'instant mais dans ...quelques années j'aurai une belle variété de fleurs !!
    Merci pour ce partage
    Cécile

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Cécile, mais j'ai encore beaucoup à apprendre. Et ton jardin sera et est déjà sûrement très beau. L'important c'est prendre du plaisir.

      Supprimer
  4. Bonjour Pascal....Très heureuse de te lire...
    Je partage totalement ton point de vue sur les semis et bouturage. Je crois que c'est le bouturage que j'aime le plus dans le jardinage et bientôt vont commencer les premiers de l'été...J'ai hâte...Merci pour ton poste encourageant. Annick ( charente)

    RépondreSupprimer
  5. Merci Pascale, heel interessant dit artikel om terug en terug te herlezen, dankjewel 🌻😽

    RépondreSupprimer