dimanche 26 mars 2023

Panicum millaceum violaceum

  

 Annuelle estivale-automnale

Sol sec et drainé

50 à 100 cm

 Voici une annuelle que je ressème chaque année pour utiliser dans mes bouquets mais aussi pour nourrir les oiseaux qui s'en régalent. On peut couper les premières hampes fanées et elles reforment de nouvelles hampes.

 J'aime son coté aérien qui danse dans le vent. Je vais tenter l'an prochain de la semer directement en pleine terre dans le massif "graminée" on verra ce que ça donne. Mais voici ce que ça a donné dans mes gros pots.


Voici à quoi ressemble la fructification bien mûre et les graines

 
Le semis est facile !
Le plus simple en place directement après les dernières gelées (mi-mai pour moi).
 
Ou vous pouvez prendre de l'avance en semant à l'intérieur (15-20°) début avril. Une fois la levée effective, vous pouvez conserver en lieu plus froid mais toujours hors gel.
 
Ici photo du 5 avril
 
 
En cours de développement début de l'été  



 
J'adore son coté pourpre. Elle est belle hein ! 

Bon semis à tous







mercredi 22 mars 2023

Lunaria annua

 


 
Voici une plante bien connue des jardins de grands-mères.
Mais c'est sa fructification qui est sans doute la plus connue sous le nom de Monnaie de Pape. 
Elle est souvent utilisée dans les montages de fleurs séchées.
  
 
Bisannuelle rustique
80-120 cm
 Floraison en mai et garde un intérêt jusqu'en juillet grâce aux fructifications.
 
Une fois installée, elle se ressèmera toute seule sans votre aide. Une facile à vivre !
 
Les graines sont aisément identifiables (c'est pas toujours le cas dans le monde végétal) 

Dès le mois de juin, les fleurs se transforment en une sorte de pièce de monnaie ovale et verte. Au fur et à mesure du développement de la graine, la "pastille" devient de plus en plus claire et on commence à voir les graines qui noircissent au travers. C'est quand ces graines sont bien noires que l'on peut couper les fructifications. Il faut laisser ce développement se faire sinon elle ne reviendra pas l'an prochain.

 
Vous ôtez les "opercules" de chaque coté et les graines y sont logées. De grosses graines.

 
Si vous en avez beaucoup à récolter, déchirer en deux et écraser entre vos doigts sera une méthode plus rapide mais qui ne permet pas de récupérer l'intérieur pour vos bouquets secs.
 

 
Il existe plusieurs manière semer cette plante. A vous de choisir votre méthode.
 
Dans le cas d'un premier essais, un semis en gros pot à l'automne ou en hiver s'impose. Même par temps de gel, la plante germe sans difficulté. Le semis reste donc dehors mais toujours abrité de la pluie ou sous un toit pour éviter les grosses pluies d'hiver qui lessivent les sols.  Perso, je sème en hiver souvent en janvier-février dans un ravier récup avec de la terre du potager additionnée de sable. J'humidifie légèrement, je sème en surface et recouvre avec un peu de gravier puis je laisse à l'extérieur en allant de temps à autre vérifier s'il n'a pas besoin d'un peu d'eau et j'arrose toujours par le bas. Et ça fonctionne très bien.   
 
Un semis en automne pourra lever en décembre, un semis en janvier-février pourra être visible dès mars.
Bref, même pas peur du gel !
 
Mais vous pouvez aussi faire autrement : un semis de graines fraichement récoltées directement en terre ou en gros pot en juin-juillet avec le risque de devoir suivre les arrosages de vos jeunes plantules et aussi que vos semences servent de nourriture à aux animaux des jardins qui sont en pleine forme au coeur de l'été. C'est tout de même ce que je fais au moment où je coupe les hampes de fruits afin de permettre à de nouvelles plantes de se développer pour dans deux ans. Comme j'ai plein de graines, je ne me tracasse pas de savoir si une partie sera mangée, y en a bien quelques unes qui arriveront à germer.

Voici des semis spontanés au jardin en avril !

 

Mais pourquoi deux ans ? Parce que c'est une bisannuelle ! Pour ceux qui l'ignorent, je réexplique vite cela en quelques lignes. Une plante bisannuelle est une plante qui la première année fait juste un feuillage et qui la seconde année fleuri et fait ses graines . Après cela, en général elle meurt d'où l’intérêt de récolter les graines.
 
Première année le feuillage :
 En mai et en décembre (oui ... son feuillage reste présent en hiver)



Puis l'année suivante le feuillage se prépare à développer ses hampes florales
Ici c'est la variété : Lunnaria annua alba variegata au joli feuillage marginé de blanc et à la floraison blanche également. C'est ma préférée !

 
 
Puis dès mai, ça explose !

 
 

 
La variété classique est à feuillage vert et fleurs mauves

 
 
Il en existe aussi une variété au feuillage pourpre sublime et aux fleurs roses mauve
Lunnaria Chedglow
 
 
Petit retour d'expérience sur cette dernière :
J'avais reçu d'une amie des graines de Chedglow et le semis s'est avéré être la variété classique verte avec un léger bord mauve. Je pense donc qu'elles s'hybrident joyeusement et le semis n'est pas toujours fidèle à la plante de départ surtout si vous cultivez plusieurs variétés les unes près des autres.
 
 
Du coup, j'ai acheté ce plant de Chedglow en pépinière et je l'ai isolé au jardin afin de limiter les "échanges". J'espère que cette fois les graines obtenues seront fidèles à la plante mère... l'avenir nous le dira !

 

jeudi 2 mars 2023

Le terreau . . . c'est fini !

Après 3 années à tenter l'aventure, je peux vous certifier que le terreau est loin d'être nécessaire pour vos semis, boutures et potées. Au contraire, certains terreaux vendus dans le commerce peuvent détruire vos tentatives de semis (j'en ai fait la triste expérience). Dorénavant, je ne sème que dans la terre de mon jardin.

Alertée par Sylvie Fontaine sur le sujet en 2019-2020, je me suis mise à expérimenter les semis dans ma terre de jardin et bien . . . c'est un vrai plaisir et un gain tant pour la planète que pour notre portefeuille.

Je procède souvent à la fin de l'automne ou au début du printemps. Quand mon potager commence à se vider en fait. C'est là que je puise quelques seaux de bonne terre juste avant que je remette de la matière organique pour amender mon sol. Et je tiens à remercier mes machines à crottins qui me fournissent chaque automne une quantité de bon fumier pour enrichir mes plates bandes et mon coin potager. 

Petite parenthèse . . . si un cheval passe devant chez vous et "se soulage", surtout soyez content, ne râlez pas, car c'est un cadeau énorme pour votre jardin. Jadis on se battait pour ramasser les déjections des charretiers. Ajoutez ce crottin à votre bac à compost et l'année suivante il fera des merveilles au pied de vos rosiers.

Bon revenons vers le sujet principal de cet article : de la terre pour mes semis et boutures

 
Je la tamise une première fois pour enlever les petites pierres et autres déchets végétaux.
Mon sous-sol étant rocheux, je suis obligée de tamiser pour éliminer les cailloux mais ça va très vite.
Chez vous si vous avez une bonne terre,ce tamisage ne sera peut-être pas nécessaire.
 

 
Alors là, je fais une modification de cet article en me rendant compte que je n'ai pas été assez précise au sujet des mélanges. Merci à Béné et Patrice pour avoir mis le doigt sur une lacune. 

Un terreau de semis ne doit pas être trop riche : 
Terre de jardin avec un peu de sable de rivière suffit dans la plupart des cas.
 
Chez moi, ce fut plus compliqué. Ma terre étant très pauvre au début, j'ai ajouté à ma terre, sable et terreau de feuille qui n'est pas riche mais qui améliore la structure de la terre. Maintenant depuis que j'utilise la terre du potager qui a été régulièrement amendée, je n'ajoute qu'un peu ou beaucoup de sable suivant la graine que je compte semer. Plus la plante aime les sols drainés, plus j'ajoute du sable.

Par contre, le mélange dans lequel vous repiquerez vos plantules, lui peut être plus riche et vous pouvez y ajouter du bon compost.

 
 
Quand je lis des commentaires intéressants, je les ajoute à l'article car c'est en partageant les astuces que l'on devient plus fort. Et les commentaires ne sont pas toujours visibles par tous.
 
Sylvie : "Je prends la terre de la grande basse-cour ou du jardin, du sable et du grit (= gravier pour oiseaux) en surface. Et pratiquement pas d'adventices"
 
Patrice : " Pour les adventices, préparez vos terrines à l'avance et faites un faux semis. (Laisser les bacs au chaud et enlever tout ce qui pousse avant de semer les bonnes graines - Corrigez moi Patrice si je me trompe). 2e conseil : Le terreau de semis ne doit pas être trop riche; les graines ont en elles tout ce qu'il faut pour germer ; un peu de charbon de bois en poudre évitera la fonte des semis. Une autre astuce : j'utilise le terreau des anciens pot, je le mélange à de l'herbe tondue en tas ; ça chauffe et ça élimine une bonne partie des graines adventices."
 
François : "Récupérer la terre des taupinières est idéale aussi bien pour les semis que pour les plantes en pot en y ajoutant du compost." 
 
QUE DE BONNES IDEES à PARTAGER !


 
 Voilà 2h de travail, pas plus, je n'ai pas besoin de tonnes de mélange non plus !
Je conserve ce mélange dans une vieille poubelle de récupération avec un couvercle
Elle passera tout l'hiver dehors sous un toit et j'y puiserai ce qu'il me faut au fur et à mesure de mes besoins.
 
 
 Il n'existe qu'un inconvénient à semer dans sa terre de jardin . . .  "les adventices" !
Ci-dessous à gauche, mon pot de semis est plein de "mauvaises herbes" qui se mélangent avec mes précieux semis. A droite, j'ai "épilé" le godet : il ne reste plus que les bonnes plantes.
En suivant les conseils des amis plus haut, vous aurez très peu d'adventices.


 

Mais si ça arrive, ce n'est pas très compliqué de discerner les bonnes pousses des mauvaises et c'est vite fait. Et si vous débutez et que vous n'êtes pas sûr de vous, je vous donne le conseil d'un autre ami : Remplissez votre pot de semis au 3/4 de terre de jardin améliorée et ne mettez le terreau que sur les 2-3 derniers centimètres. Vous ferez là un fameux geste pour la planète tout en économisant sur votre achat de terreau.

Perso, il m'arrive de traiter une partie de mon "mélange terre jardin" afin d' éviter les adventices : soit en plaçant la terre dans le four de cuisine à 80-100° pendant 1h ; soit en passant le chalumeau (Brûleur) en surface dans une bassine en métal bien évidemment. Ce mélange stérilisé sera conditionné séparément et viendra juste en surface sur les deux derniers centimètres en lieu et place du terreau. Je réserve ce travail uniquement (et très rarement) pour les nouvelles plantes précieuses dont j'ignore à quoi ressembleront les premières petites pousses. Il serait dommage de confondre mauvaises herbes et futures plantes.

Non mais vraiment ! Le terreau ce n'est pas nécessaire !

Même mes pots sur la terrasse ne sont pas remplis avec du terreau. Fumier + Compost + Terre de jardin et le tour est joué ! Un peu de sable est ajouté dans les bacs contenant les Sauges ou des condimentaires aimant la terre très drainée.


 

Bien sûr, je n'oblige personne à suivre cette méthode, chacun fait comme il veut . . . j'imagine bien que si on vit en ville avec un petit balcon, il est bien difficile de trouver de la terre de jardin !

Mais sachez juste que la surexploitation des tourbières au profit l'industrie horticole est un véritable carnage pour notre planète et qui laisse des kilomètres de déserts inertes quand les gisements sont épuisés. C'est une matière naturelle qui a mis des milliers d'années à se créer. Une tourbière naturelle est une réserve d'eau pour l'avenir, un capteur de carbone et un biotope riche à conserver.

Il est vrai qu'à présent certains terreaux sont faits sans tourbe. Si vous n'avez pas le choix, regardez bien vos sacs de terreau et choisissez ceux qui ne contiennent pas de tourbe. Ce sera déjà une première étape ! Si chacun fait sa "part du colibri" les mentalités peuvent changer. Je l'espère de tout cœur en tout cas.


"Quand on pense qu'il suffirait que les gens arrêtent de les acheter pour que ça ne se vende plus" 

Coluche

 

Un exemple à suivre : Certaines pépinières fabriquent leur propre terreau de feuille. Je pense à De Hessenhof une pépinière Bio en Hollande qui plante et sème dans un terreau maison fait à base de compost de feuilles mortes ramassées par la ville toute proche. Un bel exemple de collaboration.

Depuis, je tente, moi aussi, de faire mon propre compost composé uniquement de feuilles mortes. Les premiers tests sont encourageants !

Et puis pensez à ceci : Si votre graine germe déjà dans un mélange qui est en partie constitué de votre terre de jardin,  quand la plante sera plus grande, elle sera déjà parfaitement adaptée à votre sol. Vous aurez une plante plus forte, qui pousse peutêtre plus lentement (car pas d'engrais chimique) mais qui sera bien plus résistante à longue échéance et qui ne subira aucun stress lors de sa transplantation vu que c'est la même terre depuis le début.

CQFD !

Merci à Sylvie Fontaine, inspiratrice de cette plaidoirie pour les semis dans la terre de jardin et qui m'a donné et continue à donner à tous, ces conseils que je viens de vous transmettre avec mes mots !

Bon semis à tous !