Après 3 années à tenter l'aventure, je peux vous certifier que le terreau est loin d'être nécessaire pour vos semis, boutures et potées. Au contraire, certains terreaux vendus dans le commerce peuvent détruire vos tentatives de semis (j'en ai fait la triste expérience). Dorénavant, je ne sème que dans la terre de mon jardin.

Alertée par Sylvie Fontaine sur le sujet en 2019-2020, je me suis mise à expérimenter les semis dans ma terre de jardin et bien . . . c'est un vrai plaisir et un gain tant pour la planète que pour notre portefeuille.
Je procède souvent à la fin de l'automne ou au début du printemps. Quand mon potager commence à se vider en fait. C'est là que je puise quelques seaux de bonne terre juste avant que je remette de la matière organique pour amender mon sol. Et je tiens à remercier mes machines à crottins qui me fournissent chaque automne une quantité de bon fumier pour enrichir mes plates bandes et mon coin potager.
Petite parenthèse . . . si un cheval passe devant chez vous et "se soulage", surtout soyez content, ne râlez pas, car c'est un cadeau énorme pour votre jardin. Jadis on se battait pour ramasser les déjections des charretiers. Ajoutez ce crottin à votre bac à compost et l'année suivante il fera des merveilles au pied de vos rosiers.
Bon revenons vers le sujet principal de cet article : de la terre pour mes semis et boutures
Je la tamise une première fois pour enlever les petites pierres et autres déchets végétaux.
Mon sous-sol étant rocheux, je suis obligée de tamiser pour éliminer les cailloux mais ça va très vite.
Chez vous si vous avez une bonne terre,ce tamisage ne sera peut-être pas nécessaire.
Alors là, je fais une modification de cet article en me rendant compte que je n'ai pas été assez précise au sujet des mélanges. Merci à Béné et Patrice pour avoir mis le doigt sur une lacune.
Un terreau de semis ne doit pas être trop riche :
Terre de jardin avec un peu de sable de rivière suffit dans la plupart des cas.
Chez moi, ce fut plus compliqué. Ma terre étant très pauvre au début, j'ai ajouté à ma terre, sable et terreau de feuille qui n'est pas riche mais qui améliore la structure de la terre. Maintenant depuis que j'utilise la terre du potager qui a été régulièrement amendée, je n'ajoute qu'un peu ou beaucoup de sable suivant la graine que je compte semer. Plus la plante aime les sols drainés, plus j'ajoute du sable.
Par contre, le mélange dans lequel vous repiquerez vos plantules, lui peut être plus riche et vous pouvez y ajouter du bon compost.
Quand je lis des commentaires intéressants, je les ajoute à l'article car c'est en partageant les astuces que l'on devient plus fort. Et les commentaires ne sont pas toujours visibles par tous.
Sylvie : "Je prends la terre de la grande basse-cour ou du jardin, du sable et du grit (= gravier pour oiseaux) en surface. Et pratiquement pas d'adventices"
Patrice : " Pour les adventices, préparez vos terrines à l'avance et faites un faux semis. (Laisser les bacs au chaud et enlever tout ce qui pousse avant de semer les bonnes graines - Corrigez moi Patrice si je me trompe). 2e conseil : Le
terreau de semis ne doit pas être trop riche; les graines ont en elles
tout ce qu'il faut pour germer ; un peu de charbon de bois en poudre
évitera la fonte des semis. Une
autre astuce : j'utilise le terreau des anciens pot, je le mélange à
de l'herbe tondue en tas ; ça chauffe et ça élimine une bonne partie des
graines adventices."
François : "Récupérer la terre des taupinières est idéale aussi bien pour les semis que pour les plantes en pot en y ajoutant du compost."
QUE DE BONNES IDEES à PARTAGER !
Voilà 2h de travail, pas plus, je n'ai pas besoin de tonnes de mélange non plus !
Je conserve ce mélange dans une vieille poubelle de récupération avec un couvercle
Elle passera tout l'hiver dehors sous un toit et j'y puiserai ce qu'il me faut au fur et à mesure de mes besoins.
Il n'existe qu'un inconvénient à semer dans sa terre de jardin . . . "les adventices" !
Ci-dessous à gauche, mon pot de semis est plein de "mauvaises herbes" qui se mélangent avec mes précieux semis. A droite, j'ai "épilé" le godet : il ne reste plus que les bonnes plantes.
En suivant les conseils des amis plus haut, vous aurez très peu d'adventices.
Mais si ça arrive, ce n'est pas très compliqué de discerner les bonnes pousses des mauvaises et c'est vite fait. Et si vous débutez et que vous n'êtes pas sûr de vous, je vous donne le conseil d'un autre ami : Remplissez votre pot de semis au 3/4 de terre de jardin améliorée et ne mettez le terreau que sur les 2-3 derniers centimètres. Vous ferez là un fameux geste pour la planète tout en économisant sur votre achat de terreau.
Perso, il m'arrive de traiter une partie de mon "mélange terre jardin" afin d' éviter les adventices : soit en plaçant la terre dans le four de cuisine à 80-100° pendant 1h ; soit en passant le chalumeau (Brûleur) en surface dans une bassine en métal bien évidemment. Ce mélange stérilisé sera conditionné séparément et viendra juste en surface sur les deux derniers centimètres en lieu et place du terreau. Je réserve ce travail uniquement (et très rarement) pour les nouvelles plantes précieuses dont j'ignore à quoi ressembleront les premières petites pousses. Il serait dommage de confondre mauvaises herbes et futures plantes.
Non mais vraiment ! Le terreau ce n'est pas nécessaire !
Même mes pots sur la terrasse ne sont pas remplis avec du terreau. Fumier + Compost + Terre de jardin et le tour est joué ! Un peu de sable est ajouté dans les bacs contenant les Sauges ou des condimentaires aimant la terre très drainée.
Bien sûr, je n'oblige personne à suivre cette méthode, chacun fait comme il veut . . . j'imagine bien que si on vit en ville avec un petit balcon, il est bien difficile de trouver de la terre de jardin !
Mais sachez juste que la surexploitation des tourbières au profit l'industrie horticole est un véritable carnage pour notre planète et qui laisse des kilomètres de déserts inertes quand les gisements sont épuisés. C'est une matière naturelle qui a mis des milliers d'années à se créer. Une tourbière naturelle est une réserve d'eau pour l'avenir, un capteur de carbone et un biotope riche à conserver.
Il est vrai qu'à présent certains terreaux sont faits sans tourbe. Si vous n'avez pas le choix, regardez bien vos sacs de terreau et choisissez ceux qui ne contiennent pas de tourbe. Ce sera déjà une première étape ! Si chacun fait sa "part du colibri" les mentalités peuvent changer. Je l'espère de tout cœur en tout cas.
"Quand on pense qu'il suffirait que les gens arrêtent de les acheter pour que ça ne se vende plus"
Coluche
Un exemple à suivre : Certaines pépinières fabriquent leur propre terreau de feuille. Je pense à De Hessenhof une pépinière Bio en Hollande qui plante et sème dans un terreau maison fait à base de compost de feuilles mortes ramassées par la ville toute proche. Un bel exemple de collaboration.
Depuis, je tente, moi aussi, de faire mon propre compost composé uniquement de feuilles mortes. Les premiers tests sont encourageants !
Et puis pensez à ceci : Si votre graine germe déjà dans un mélange qui est en partie constitué de votre terre de jardin, quand la plante sera plus grande, elle sera déjà parfaitement adaptée à votre sol. Vous aurez une plante plus forte, qui pousse peutêtre plus lentement (car pas d'engrais chimique) mais qui sera bien plus résistante à longue échéance et qui ne subira aucun stress lors de sa transplantation vu que c'est la même terre depuis le début.
CQFD !
Merci à Sylvie Fontaine, inspiratrice de cette plaidoirie pour les semis dans la terre de jardin et qui m'a donné et continue à donner à tous, ces conseils que je viens de vous transmettre avec mes mots !
Bon semis à tous !