Helleborus

Qui ne connait pas les célèbres hellébores ?
Parfois appelés roses de Noël car ils fleurissent en hiver et au début du printemps, ce sont des plantes vivaces solides et qui sont incontournables au jardin. Pourquoi je vous en parle maintenant ? Car si vous voulez les semer c'est le bon moment !

Je les aime beaucoup car elles viennent au moment où nous en avons assez de l'hiver et que nous guettons les premiers signes du renouveau.

Chaque année qui passe, ces vivaces bien rustiques grossissent un peu plus. Il n'y a que peu d'entretien à fournir mais je vous expliquerai cela après. Je préfère commencer par la multiplication.

Comme chaque vivace, elle peut se diviser mais comme son développement en largeur est assez lent cela demande un peu de patience avant d'avoir une grosse touffe. Ceux et celles qui me connaissent, se disent : "Mais quand va-t-elle nous parler semis ?"  J'y viens, j'y viens !

En 2016, j'ai reçu de Marie-Thérèse,  des graines de ses plus belles variétés. J'ai donc fait des recherches car si l’hellébore se ressème seule facilement, j'avais envie de contrôler les étapes de manière scientifique comme à l'accoutumée. Certains me dirons que c'est se compliquer la vie. Mais quand on nous offre des semences précieuses il faut mettre tout en oeuvre pour garantir un maximum de réussite. Semer comme ça et laisser faire, ça peut marcher mais quand on n'a que quelques graines mieux vaut opter pour le semis sous surveillance.

Comment semer ? La réponse m'est venue de Thierry Delabroye, un pépiniériste français qui crée ses propres variétés. Si un jour vous le croisez sur une foire aux plantes, faites un arrêt à son stand ! C'est une personne généreuse et intarissable sur ses plantes et il a des petites merveilles.

Mais revenons au semis . . .

Thierry conseille de semer dès que les graines sortent des fruits (en mai-juin), des graines fraîches quoi ! Si on attend trop, elles perdent leur pouvoir germinatif.





On sème dans un pot type vasque enterré jusqu'au bord dans la terre (dehors) dans un coin ombragé du jardin. On couvre les graines d'un peu de terreau et on couvre avec un couvercle opaque (une assiette par exemple) et on n'y touche plus. J'ai quand même été observer et arroser un peu en cas d'été chaud. Et puis le miracle à eu lieu fin de l'automne. Les premières pousses sont apparues : de minuscules pointes vertes que je n'ai pas photographiées. J'ai alors laissé le pot sans couvercle à la merci de la météo. Mais elles se sont développées à leur aise (Photo mars 2017). Elles sont donc restées pratiquement 1 an dans ce pot.

En mai 2017, les plantes étaient suffisamment grandes pour être mise en container

Août 2017 : Bien à l'ombre, les jeunes plantes ont passé un été sans trop de soucis.

25 hellébores c'est beaucoup ! Alors j'ai été sélective. Je n'ai gardé que les 12 plus costaudes.

Peut-être suis-je passée à coté d'une beauté mais je ne pouvais pas toutes les garder. 

En 2018, la sécheresse a fini pour moi la sélection débutée l'an passé.
Il ne me reste plus que 5 pots. Je fini par les placer au jardin à l'automne.

Février 2019

Après 3 ans de soins, enfin les boutons floraux apparaissent.

Mars 2019

J'étais comme un enfant qui attend son cadeau avec impatience.
J'allais voir presque tous les jours . . .
Et puis, enfin la fleur s'épanouit ! Je suis aux anges.



Elle est si belle ! 

Sur les 5 plantes au jardin, trois seulement fleuriront. Les deux autres faudra attendre . . .

Celle ci-dessous, je l'ai offerte à Marie-Noelle

Et cette belle presque noire, n'est venue que fin avril.

Résumons-nous : 

Semer rapidement dans un pot enterré à l'extérieur à l'ombre. Couvrir

Laisser 1 an au moins. Il faut attendre 3 ans avant de voir les floraisons.

Je comprends à présent le prix de certaines variétés rares. 

Juste pour rappel  : L'entretient se limite à deux tailles par an

Il s'agit d'une plante persistante qui va garder son feuillage même l'hiver.

La première taille se fait en fin d'hiver (+/- février). Le moment précis peut varier suivant les années.
Le bon moment c'est l'instant où les premières tiges florales émergent du sol.

On voit bien le feuillage de l'été passé, un peu abîmé et les nouvelles pousses au centre.

On supprime l'entièreté des vieilles feuilles mais on ne touche pas aux nouvelles pousses.

La voici prête pour le grand show. 

Supprimer ainsi les vieilles feuilles permet d'éviter l'apparition des maladies cryptogamiques.

Et la voici quelques jours plus tard

Elle va fleurir de février à avril pour mon plus grand bonheur. Celle-ci a sept ans !

La seconde taille a lieu en avril-mai à la fin de la floraison, quand cette dernière devient trop disgracieuse. On voit même les fruits en formation au centre de la fleur. 

On supprime alors toutes les hampes florales à la base. Il faut un peu écarter les nouvelles feuilles qui ont poussé entre-temps auxquelles on ne touche pas . Et on coupe au raz du sol uniquement les tiges florales.

 Et voilà la toilette est terminée. Cette taille n'est pas indispensable mais je la fais pour éviter les semis spontanés.  

Le reste de l'année, un joli feuillage bien coriace résistant à tout et formant une belle masse verte au jardin. Photo en juillet en pleine période de sécheresse. Coriace je vous le dis ! 

J’ajoute encore que le feuillage est la base idéale pour la confection de bouquets ronds.

Bon semis à tous : Profitez, expérimentez et amusez vous au jardin !